amazonie, les dents du fleuve

L'Amazonie n'est pas seulement le premier réservoir d'eau douce de la planète, elle est aussi un formidable lieu de pêche dont les principaux carnassiers, comme ici le peacock-bass, sont d'abord de formidables combattants.

 

C'est un coin de pêche comme vous n'en avez jamais vu, un coin de pêche ou les poissons sont en couleurs, un coin de pêche ou le moindre parcours a la longueur d'une autoroute, un coin de pêche d'où l'on ne revient pas tout a fait intact.

Ce coin de pêche est grand comme un tiers de la France, il est au cœur de l'Amazonie, sur le Rio Negro. Vous y traquerez le Peacock-Bass, poisson d'une puissance inouïe, a coté duquel le terrible piranha fait figure de rosière, mais aussi quelques autres espèces exotiques, l'Amazonie en compte 1850 environ qui toutes portent des noms inconnus des pêcheurs européens, comme le pirarucu, le surubim, l'arwana, etc... Ce paradis pour pêcheurs sportifs que le gouvernement brésilien vient d'ailleurs d'interdire à la pêche industrielle, est depuis peu accessible aux pêcheurs européens.

 

Ce, grâce à un groupe de passionnés qui y organisent des safaris a bord du Nhamunda, une grosse unité qui peut y accueillir jusqu'à 12 pêcheurs. Le Perola Do Nhamunda (la perle du Nhamunda) que sert un équipage de 10 personnes animé par un ancien reporter François Corbineau, emmène les pêcheurs au cœur de la zone choisie par les guides en fonction des aléas de la météo et de la saison.

 

Une fois sur place, la pêche s'effectue à bord de petites barques à moteur, chaque groupe de 2 pêcheurs étant conseillé par un guide en général excellent.

 

Du poisson, raconte Gerard Cittadini qui en revient, il y en a beaucoup, de quoi satisfaire le plus exigeant des pêcheurs.

Quelques fanatiques de cette pêche comme Claude Nickrass, Didier Thomas, Gauthier Costentin et moi même sillonnent depuis plusieurs années les fleuves amazoniens.

 

Lors de notre dernier séjour d'octobre a bord du Pérola Do Nhamunda, nous avons pris et relâchés 280 poissons de plus de 10  livres, le plus gros pesant 10,200 kg pris par Gauthier.

 

Et Cittadini sait de quoi il parle! depuis quarante ans qu'il pêche il a trempé son fil dans toute les eaux du globe. En Suède autant qu'au Costa Rica, en Inde comme au Sénégal. Il a pêché toutes sortes de trophées: des tarpons, des masheers, des permits, des saumons kings, des requins, des barracudas, et plus généralement tout ce qui nourrit la passion d'un globe trotter de la Pêche.

 

Le Peacock-Bass, ajoute t il, est un formidable adversaire tout en muscles qu'il faut brider si l'on ne veut pas voir le poisson de sa vie disparaitre dans un amas de branches qu'il aura vite exploité pour y briser avec aisance un mono-filament de 35/100.

 

La patrie du peacock est sans nul doute l'Amazonie! Inutile de préciser l'étendue des lieux de pêche. La règle première pour y trouver de beaux poissons, c'est avant tout de s'éloigner des villages ou des tribus indiennes, dont les prélèvements sur le cheptel sont modestes, puisqu'il s'agit de nourriture et non de pêche commerciale, mais beaucoup de ces poissons étant chassés à l'arc, se sont les plus gros sujets qui se retrouvent prélevés.

 

Le peacock bass est un cousin morphologique du black bass, pourrait on dire, mais il n'appartient pas a la même famille: le black bass est un centrarchidé, le peacock un cyclidé. Deux espèces dominent le bassin amazonien: l'oscellaris et le temensis omniprésent, notre principal "adversaire". 

 

Cela dit, leurs comportements de prédateur, de reproducteur, de protecteur de leur progénitures paraissent similaires, de même que leur prédilection pour les postes encombrés.

On peut donc en penser que les techniques de pêche du black bass peuvent être employées pour le peacock, mis a part la taille des leurres, des lignes et des cannes, car le peacock peut atteindre le poids record de 12,190 kg (IGFA) et plus.

 

Certains locaux affirment avoir vu des spécimens de 15 a 18 kg.

 

En action de pêche raconte encore Gérard Cittadini, la précision s'impose. Il faut viser juste pour envoyer son leurre entre les branches ou au ras des berges encombrées. Mais ne jamais délaisser quelques lancés en pleine eau, et surtout insister car les gros poissons ne montent parfois qu'après une répétition de lancés sur un même poste.

Je le répète: insister pour réussir et rester concentré. C' est souvent lorsque l'on n'y crois plus et que l'on pense déjà, avant même d'avoir ramené son leurre, au prochain lancé que l'attaque se produit.

 

Et notre pêcheur de conclure, avec tous ceux qui ont tenté l'expérience, qu'une touche de peacock bass est un événement qui marque la vie d'un pêcheur sportif!

 

Interview de Gerard Cittadini par PÊCHES SPORTIVES, n°15, Janvier/Février 1998

Le mahseer tire fort... nous l'avons pêché!

La recherche d'un poisson prestigieux conduit très loin et parfois dans des contrées peu fréquentées par les étrangers.

 

 

Ainsi, après plusieurs voyages dans le nord de l'Alaska, prés du détroit de Behring, en quête de l'Inconnu, nous sommes repartis en mars dernier au sud du continent asiatique, en Inde, dans le Deccan a la rencontre du plus gros barbeau, le Mahseer de la rivière Cauvery.

En mars au sud du Deccan il fait un très beau temps, c'est la saison sèche. Ce beau temps souhaité devient vite un enfer pour l'européen habitué a des températures plus basses. A la chaleur moite de Bombay succède celle plus saine des plateaux de Bangalore. Le soleil implacable nous suit jusqu'au fond de la vallée de la rivière Cauvery, où nous vivrons pendant une semaine dans une véritable fournaise.

 

Nous sommes agréablement surpris par la campagne, par le contraste saisissant entre la population rurale et celle des grands centres urbains. Tout est plus gai hors des villes: les gens, les paysages très variés, les animaux, avec l'inévitable cliché des vaches sacrées, domestiquées ou en semi-liberté qui arborent leurs cornes peintes en bleu comme pour confirmer leur condition privilégiée.

 

Notre minibus traverse des villages grouillants de gens et d' animaux en se frayant un chemin à grands coups de klaxon. Après quelques heures de route, nous arrivons en vue de la vallée de la Cauvery, immense faille sur un plateau aride. Seuls quelques bouquets d'arbustes encore verts égayent des étendues de rocs et de terre rouge.

 

Voici Sangam, petit village au bord de la rivière: la fabuleuse Cauvery. Nous y rencontrons l'un de nos guides, Arthur Steel, d'origines écossaises, mais indien de naissance et de cœur. Arthur est garde du parc naturel dans lequel nous entrons. C'est l'Afrique!

 

Piste cahoteuse, grappes de petits singes dans les arbres, arbustes épineux cassés et pelés par les éléphants, crottins de pachydermes en abondance aux abords de la piste. Ou sont les tigres mangeurs d'hommes, et les terribles cobras ?

 

On pourrait imaginer Jim Corbett à l'affut dans un manguier... mais l'exotisme ne doit pas nous pousser au délire. Revenons prés de la rivière, près des mahseers.

 

Camp de toile sous d'immenses arbres, quinze guides et cuisiniers pour neuf pêcheurs. Petite plage juste devant le camp, plus de cinquante singes dans les arbres abritant nos tentes. Deux troupeaux d'éléphants dans un rayon de dix kilomètres. Une rivière au cours torrentueux parsemé de pools profonds, une eau a 28°,une température de 50° et plus au soleil...Voici en quelques lignes le décor et l'atmosphère. Bonjour la soif!

Salut les peaux rouges! merci au casque colonial, vive l'armée des Indes.

 

Notre ami Jean prend le premier mahseer à la plombée, devant le camp, un poisson de 7/8 livres, qui se bat bien contre un robuste 40/100 et un pêcheur expérimenté. Le guide a confectionné des boules comestibles avec de la farine d' assa-foetidia ( arbre local )

Après quelques essais à l'appât, nous pêchons au lancer, a la cuiller ou au poisson nageur. Moucheur impénitent, Charles s'acharne pendant deux jours dans les courants sans décider le moindre mahseer a sortir des blocs de rochers.

 

Le jovial et sympathique docteur Bauguil tient un monstre invisible pendant plus d'un quart d'heure, puis le poisson se cale derrière un rocher et se décroche. Nous sommes sur Mosseli Halla: le pool du crocodile, l'un des meilleurs du secteur ou nous pêcherons la plupart des mahseers. Le plus gros reviendra au docteur Bobo (50 livres), suivi par Gerard Cittadini (40 livres) etc...

 

Il y a des attaques terribles. Dés l'attaque, le mahseer démarre a toute vitesse, sa puissance extraordinaire interdit tout arrêt, tout blocage. Il faut donner du fil en le suivant si cela est possible, sur les rochers glissants et coupants. Ce poisson résistant cherche son salut derrière les énormes blocs de granit ou il se réfugie après sa fuite rapide. Les très gros poissons ne sont pas faciles a sortir car, au cours du combat, ils se calent et demeurent ainsi immobiles durant plusieurs minutes, parfois plus. Ensuite l'issue du combat dépend de la trajectoire du poisson dans les rochers et de celle du fil. Bien souvent la "casse" devient inévitable.

 

Jean Claude, nageur émérite, réussit plusieurs prises en allant a la nage, décaler ses adversaires au fond de la rivière. Courage ou inconscience lorsqu'on pêche le pool du crocodile ?

 

Combien de doigts blessés par la manivelle du moulinet lors d'une attaque de mahseer? On ne se souvient que des blessures graves, celle de Charles a l'index, celle d'Arthur Steel à la main, piqué par un hameçon triple 2/0. Une opération au "Laguiole" avec de l'eau comme désinfectant permit d'extraire, non sans peine ni douleur ce gros hameçon qui venait de claver la gueule d'un mahseer quelques instants plus tôt. En décrochant un gros poisson sans pince adéquate, on prend toujours le risque de se retrouver entre les mains d'un chirurgien.

Tous les poissons pris sont réanimés et relâchés. Les populations de mahseers en Inde régressent a cause du braconnage à l'explosif et au filet. Hormis les mahseers, nous pêchons quelques lottes et des cyprins ressemblant à la brême, qui mordent bien à la mouche et a la cuiller.

Les moments forts de cette expédition, outre la découverte de l'Inde profonde, furent les prises de gros mahseers mais aussi les veillées autour du feu en écoutant les barrissements d'éléphants. Deux troupeaux vinrent boire à la rivière à 150m de nous, et le jour de notre départ, une charge d'éléphants aurait pu devenir dramatique sans les conseils d'Arthur Steel, un garde exceptionnel à qui nous devons, ainsi qu'à Joel Allain, la réussite d'une expédition inoubliable.

 

En hommage a mon ami Paul Boyer

 

Novembre 1985

pêche aventure en guyane

Je n'étais jamais allé en Guyane; C'est chose faite!

 

 

A l'aéroport de Cayenne, Jacques Hédin m'accueille accompagné de deux guides et frères Dominique et François Thor qui reprennent son organisation: Guyane Amazonie Pêche.

C'est donc en compagnie de trois guides, que j'arrive sur la rivière Sinnamary, haut lieu de la pêche de l'aïmara en Guyane.

 

La densité de ce poisson est telle sur cette rivière que c'est le meilleur endroit en Guyane qui permet comme je l'ai choisi d'y pêcher exclusivement aux leurres.

 

Jacques qui comptabilise 25 ans de guidage en ces lieux, aime a répéter qu'il y a un poisson tous les mètres, et ajoute: "au leurre c'est bien, mais les plus belles prises se font au vif ou au poisson mort a la calée..."

 

Non merci pas pour moi !!!

 

Première soirée: Dominique et François montent le camp, Jacques m'attend dans le bateau; je prends ma canne de casting, un ou deux poppers de grande taille, comme on me l'a conseillé, et a peine 20m plus loin, la dérive commence. je me mets en action en prospectant les innombrables bois morts présents le long des rives. En une heure et demie, je fais "monter" 10 poissons sur le leurre, 7 sont piqués, mais tous se décrochent arrivés au bateau.

 

L'ami Jacques sourit et me demande: "as-tu mis un hameçon sur ton leurre"? Cruelle question! Je mets cet échec sur le compte de la fatigue du voyage, demain sera tout autre, j'espère... Effectivement, le lendemain ce n'est pas la même chanson! J'attrape puis relâche un modeste poisson de 7,100kg, puis presque immédiatement un autre poisson s'empare de mon popper que je retrouverai quelques jours plus tard échoué sur des rochers.

 

Le premier poisson sorti, cela met en confiance, et les prises vont se succéder rapidement: 8kg 8,5kg 9kg 9,5kg 10kg jusqu'à 14,950kg, poissons mesurés et pesés a la balance électronique, par mes guides.

 

Une semaine de pêche inoubliable dans des paysages de toute beauté sur des territoires quasiment vierges; je n'ai vu personne pendant ce séjour sur le haut de la rivière Sinnamary, et je ne m'en plains pas, cela change du Rio Negro au Brésil, qui prend des allures de grands boulevards a la saison du peacock bass...

 

Dominique et François, deux forces de la nature, m'ont permis de franchir facilement les rapides appelés ici sauts : saut Mouche, saut Takari Tanté, saut Dalle, saut Stéphanie, etc...pour une remontée de rivière sur plus de 150km. Dans de telles conditions, les bivouacs en

forêt sont incontournables, le confort en est spartiate, et pour la nourriture il faut parfois se contenter de riz et de poisson fraîchement pêché! Ca c'est le côté "sportif" pas pour tout le monde.

 

Pour les pêcheurs qui préfèrent des séjours aux allures de vacances, et qui souhaitent s'y détendre, l'organisation possède un carbet  flottant équipé d'une cuisine, douche et wc, véritable trois étoiles de la rivière. Placé judicieusement sous saut Mouche, il est possible sans gros effort de pêcher ce secteur très poissonneux et les sauts voisins.

 

Bien entendu, la Guyane c'est grand, il y a beaucoup d'autres rivières et fleuves à découvrir comme : l' Oyapoc, l' Approuague, la Mana, la Conté, le Maroni, etc... En ce qui me concerne, j'ai consacré ma dernière journée de pêche aux marais de Kaw, une petite rivière aux allures de canal, entretenue pour conserver l'accès à la mer, qui regorge de baby tarpons de 1 à 15kg voire plus, et de caras, un petit poisson de la famille des peacocks-bass, dont la taille courante avoisine ici le Kg.

 

A proximité de la mer, a marée descendante, beaucoup de touches d'acoupas, très difficiles a attraper, et de koumans koumans, gros machoirons au démarrage foudroyant.

 

La Guyane est riche en espèces de poissons, mis a part la pêche aux leurres, il est possible d'y pêcher à la mouche, au mort manié, et au coup la carpe locale. Des sorties nocturnes sont possibles pour l'observation des caïmans, la journée ,des promenades en forêt permettent la rencontre de nombreux animaux, tels que les singes,  ibis blancs et rouges, loutres, tapirs, agoutis, etc...ce qui ne fait qu'accentuer le plaisir de ces expéditions.

 

Si cette aventure vous tente, et vous ne le regreterez pas, contactez Dominique Thor par tél. au 05 94 28 06 61

ou par e-mail:   guyamap@hotmail.fr  

 

Fév.. 2007

silure aux leurres à méquinenza

Je pêche depuis peu le silure en Seine, avec de modeste succès au vif, au clonck, mais je n'avais encore jamais attrapé ce poisson au leurre, malgré quelques essais rapides sans conviction...

 

 

Sur les conseils d'un ami je me suis donc rendu en Espagne sur l'Ebre ou un Français Marc Dupuy exerce comme guide de Pêche depuis plus de 13 ans.

Dés mon arrivée Marc m'accueille, nous dinons ensemble et parlons pêche bien évidemment. Rendez vous est fixé demain matin a 8h, je suis là pour cinq jours.

 

Petit-déjeuner puis départ, nous descendons l'Ebre ou nous pêcherons des secteurs encombrés de bois morts, et de gros herbiers. Ayant toujours pêché le silure dans les fosses, à tort sans doute, j'imagine mal ce gros poisson sur des hauts fonds.

 

Sur le premier poste, malgré le vent naissant, mon guide s'efforce de maintenir le bateau sur place. Il est indéniable qu'il veut que j'insiste sur cet endroit, ce que je fais. Deux, trois lancés et c'est l'attaque. Ma ligne parait bloquée, mais ça bouge avec puissance, le poisson tourne sur place malgré la proximité des grands fonds. Marc pense qu'il est harponné par la queue; possible compte tenu de sa lourdeur.

 

Une demi-heure que je bagarre au milieu des arbres immergés, j'ai peur qu'il ne trouve refuge dans cette multitude d'obstacles, qu'il ne se décroche ou simplement me casse.

 

A force de "pomper", ma ligne remonte habillée de mucus, c'est sûr il n'est pas loin. Ça y est nous l'apercevons le leurre est bien dans sa gueule, et il est gros ce premier poisson.

 

Marc m'assure qu'il fait plus de 2m, il repart en puissance, et je suis de nouveau ses évolutions par l'intermédiaire de ma ligne qui

tranche la surface de la rivière.

 

Mes craintes de le perdre reviennent, toujours la hantise du décrochage, c'est mon premier silure au leurre, et de plus si je l'attrape, mon record personnel.

 

Après quelques nouvelles et interminables minutes, il refait surface et cette fois, j'arrive a le manœuvrer. Il faut dire que mon matériel est limite pour ce genre de pêche: canne casting 7 pieds puissance 56g, et petit tambour tournant ABU 4601 C4... mais ce choix ne fait qu'accentuer mon plaisir...C'est bon Marc! il vient prépares toi.

 

Le guide met son gant et en bon professionnel assure la prise du poisson. Nous l' encordons, ça y est il est pris! Nos regards se croisent et expriment la satisfaction, 1h30 de pêche au total auront suffit a réaliser mon désir un prendre un silure au leurre, et quel  poisson : 2,10m tout de même!

 

Je mets plusieurs minutes a réaliser, même ma canne n'en revient pas, c'est sa première sortie, et son premier poisson.

 

Combien d'autres émotions me réserve-t'elle ? Bien entendu après la séance photos, ce magnifique poisson retrouvera indemne son habitat. Grâce à Marc Dupuy, je prendrai et relâcherai au cours de la semaine, 10 poissons au leurre de plus de 2m, le plus gros au quatrième jour mesurera 2,23m, au terme d'un épique combat après avoir cassé une de mes cannes au cours d' un affrontement de plus d'une heure sur la poignée restante et quelques centimètres de fibre supportant le premier anneau.

 

Une semaine inoubliable que j'aimerai revivre dans cet endroit magique malheureusement trop célèbre. N'allez tout de même pas croire que ces poissons sont légion et faciles a pêcher. On peut raisonnablement espérer prendre 1 ou 2 poisson par jour, voire 0, surtout si le vent est de la partie. Patience et écharnement sont les clefs de la réussite de cette pêche hors du commun. Le silure au leurre reste un challenge, une autre approche de ce fascinant poisson.

 

Pour ma part, j'ai eu beaucoup de chance, la chance de pêcher avec Marc !

 

Mai 2002

pêche du brochet en baltique à trosa

Il existe encore un éden halieutique pour vrais pêcheurs de brochets, pour les saturés d' Irlande qui préfèrent le trophée au tableau.

 

Je veux parler de la Suède, plus exactement de l'archipel de Stockholm, vaste mer d'eau douce et salée. Les brochets gros et nombreux s'y nourrissent de l'importante population de harengs que recèlent ces eaux, ce qui semble expliquer la rapidité de leur croissance.

Après un chaleureux accueil a l'aéroport, et un rapide transfert à l'hôtel, les discussions s'orientent rapidement sur l'objet de notre visite: la pêche du brochet en Baltique.

 

Nous questionnons le guide sur les prises des dernières semaines.

 

A ses dires, l'époque est favorable, il nous promet pour les jours a venir des brochets de 20 voire 24 livres en quantité, ce qui me laisse d'abord rêveur, puis incrédule, et m'empêchera de trouver un sommeil rapide malgré la fatigue du voyage.

Rendez vous est fixé avec matériel et "packed lunch" a 8h précises le lendemain. Le guide ponctuel arrive à l'hôtel et nous emmène à l'embarcadère ou nous prenons place à bord d'une coque "Crescent" de 5m équipée d'un puissant moteur de 60cv, puissance justifiée vu

l'éloignement des bons coins.

 

S'aventurer dans l'archipel sans carte de navigation est suicidaire si l'on considère le nombre d'écueils et de rochers affleurant la surface de l'eau. Après 20mn, nous atteignons le premier poste. Le guide décrit de grands cercles pour trouver la place précise: un haut fond. Ses deux atouts étant un échosondeur indispensable en ces eaux, et son habileté à manœuvrer rapidement avec un minimum de bruit. Tout est prévu et fourni: cannes, moulinets, leurres et conseils ô combien utiles.

La pêche se pratique avec des poissons nageurs de grande taille fortement armés de trois triples. La première touche ne tarde pas et j'aperçois sous la surface un brochet plus qu'honnête que le peson estimera à 19 livres, un petit si j'en juge la mine déçue du guide.

 

Après une dizaine de lancés, selon la fréquence des touches ou des prises enregistrées, le guide prendra ou non, l'initiative de changer rapidement de poste. Ici, le mot sportivité reprend toute sa valeur, d'abord pour les émotions que procurent ces grands poissons, mais aussi par le respect des captures délicatement prises par l'extrémité de la mâchoire inférieure, avant d'être pesées et remises a l'eau pour la conservation de l'espèce, et le plaisir des yeux.

 

La première journée verra la capture de 9 brochets a 2 pêcheurs, d'un poids variant de 16 a 29 livres. La moyenne journalière du séjour sera de 6 prises par pêcheur dont 3 généralement supérieure à 20 livres. Et cela avec une régularité confirmée chaque jour.

Il est a noter que l'archipel est un des rares endroits ou l'on peut pêcher avec succès un grand brochet a la mouche. Si l'on ajoute a cela, la présence de truites de mer de belles tailles (8 a 10 livres) record actuel 22 livres, il est pensable que les amateurs de fly fishing viendront hanter ces lieux.

 

C'est maintenant la dernière journée, possibilité est offerte aux pêcheurs de conserver une prise par séjour. Seuls les truites et les sandres appréciés des locaux ne font l'objet de protections. Je conserverai pour ma part un sandre de 16 livres, qui une fois vidé et étêté alourdira notablement mes bagages.

 

Il est certain que ces eaux méconnues d'une pression de pêche quasiment inexistante sont appelées a devenir malheureusement célèbres. Souhaitons que cela le soit par des sportifs respectueux du cheptel dans l'espoir que la Suède ne connaisse un jour, le dépeuplement dont l'Irlande est l'objet, comme en témoignent les appels désespérés que les Irish Inland Fisheries placardent en trois

langues dans les hôtels, demandant aux pêcheurs de limiter leurs prélèvements...

 

Mai 1985 

thaïlande

Cap d'abord sur Bung Samlam, un parcours réservé à la pêche sportive, situé à un quart d'heure seulement de Bangkok.

 

La pêche y est pratiquée en no-kill,ce qui explique la présence de nombreux spécimens, tels que "pirarucus" de 130kg, "carpes" de 126kg, "giant catfish Mékong" de plus de 50kg, etc...

J'y ai pêché 4 jours et pris 107 poissons, "Pla Buk"et Pla Sawaî" confondus, grâce il faut le préciser, à l'assistance permanente et très compétente de notre hôte Jean-François Hélias de Fishing Adventure, et de son guide Kik.

 

A poissons nouveaux, techniques nouvelles. Ici l'on pêche le silure au ressort amorçoir suspendu à un flotteur, étonnant mais efficace en employant la mixture secrète de notre guide. Pour la carpe, ressort amorçoir posé au fond, garni de farine d'écorce de riz, et sur l'hameçon, une bille de polystyrène!

 

"Pirarucus" et "Shados" se pêchent eux au vif, mais ne détestent pas le foie de poulet!

 

On pêche a poste depuis un bungalow flottant, deux cannes sont autorisées (ou plus avec supplément), l'une étant réservée aux silures, et l'autre au "tout venant".

 

A noter que ce plan d'eau très populaire en Thaïlande, est en passe d'acquérir une dimension internationale, puisqu' Anglais, Hollandais , Belges, Allemands, Américains et Français fréquentent désormais assidûment ces berges.

 

Cap ensuite sur Kaolem, un barrage situé à 380km au nord-ouest de Bangkok, et a 18km de la frontière Birmane. Construit il y a 18 ans, c'est la plus sauvage, la plus belle et la plus intéressante des destinations. Ici le territoire de pêche s'étend sur 60km d'eau cristalline. Alimenté par 3 rivières, avec de nombreux arbres immergés et une végétation aquatique dense, c'est le domaine du "Shado" plus connu sous le nom de "Giant Snakehead" (record du lac 22kg). Une pêche très physique à la recherche d'un poisson qui n'est pas sans rappeler le peacock bass, de part son comportement agressif et la violence de ses attaques.

 

Hors saison comme ce fut le cas pour moi, c'est une pêche assez difficile, car le poisson ne prend que rarement un leurre si il n'est pas présenté avec précision lors de la "montée" qu' il effectue pour s'oxygéner.

 

En revanche ,en Mars Avril Mai et mi-Juin, il devient très agressif, et les eaux en principe basses a cette époque de l'année, favorisent sa localisation et sa capture. C'est d'ailleurs à cette période que les grosses femelles escortent leurs progénitures, et deviennent de ce fait beaucoup plus vulnérables.

 

Quant à l'organisation, il faut souligner que les bateaux sont modernes, spacieux et fortement motorisés, que l'accueil, la nourriture et l'hébergement sont au-delà de ce que l'on peut imaginer. Pour revenir aux poissons, on trouve aussi en général une bonne densité de "jungle perch"(record 8kg) dont les chasses en bancs compacts sont impressionnantes, et la présence aussi, mais très rare d'un silure: le"Pla Krao"qui peut dépasser les 50kg, et qui se rassemblent dans les fosses en queue de barrage de novembre a février. Et puis des carpes, tilapias et bien d'autres espèces, bref de quoi remplir les journées, et de faire de ce séjour en Thaïlande, un séjour de pêche inoubliable.

 

Mai 2001  

L'égypte: incroyable perche du nil

L'Egypte, pays des pharaons, pyramides et temples que chacun rêve de visiter!

 

Qui est revenu d'Egypte sans avoir vu un temple ou une pyramide?

 

Moi!..je le confesse et n'en suis pas fier, mais ma passion pour la pêche m'a fait consacrer l'intégralité de mon séjour à un seul "monument": le Lac Nasser.

Immense pièce d'eau de 496km de long, pour 6216Km2, ce lac a pris naissance en 1960 à la construction du barrage d'Assouan. Sa mise en eau a duré 7 ans, et croyez moi, rien que cela vaut le déplacement.

 

Ajoutez une centaine d'espèces d'oiseaux: Canards sauvages, oies d'Egypte, pélicans, aigrettes, faucons, aigles et autres animaux tels que gazelles, chacals, renards du désert, crocodiles, varans, présents dans un paysage a couper le souffle, et vous n'aurez encore qu'une vague idée du dépaysement que l'on peut ressentir.

 

Depuis des années, je rêvais de venir y pêcher...mais comment? C'est alors que j'ai eu connaissance de l'organisation African Angler dirigée par Tim Baily, qui commercialise des safaris pêche sur ce lac depuis 4ans; c'est dire que maintenant cela est bien rodé!

 

150 à 170 pêcheurs par an, ont la chance de venir tremper leur fil dans ces eaux habitées par la Perche du Nil, poisson a la taille impressionnante: record du lac pêché à la ligne 216 lbs. Un spécimen trouvé mort affichait sur la balance 397 lbs, c'est dire que tout reste à faire.

 

Dés notre arrivée, nous sommes envahis de curiosité à l'égard de ce nouveau poisson, reproduction, croissance, mœurs et record; les questions fusent de partout et l'ami Tim ne s'embrouille pas malgré le désordre de nos interrogations, et nous assure finalement ne pas connaitre grand-chose de ce poisson, qu'il traque pourtant depuis cinq ans. Il a beaucoup de théories et d' incertitudes qui lui demanderont encore quelques années pour être confirmées.

 

Sur le trajet d'Assouan à Garf Hussein, départ de notre séjour, nous croisons beaucoup d' embarcations de pêcheurs locaux qui s'intéressent bien plus aux dires de Tim, aux Tilapias et Tigerfish qui abondent littéralement et servent de poisson fourrage à notre convoité prédateur.

 

L'immensité du Lac permet a ces pêcheurs locaux de prélever annuellement 80000 tonnes de poissons! "Ponction" compensée il est vrai en partie par des repeuplements d'alevins élevés au bord du Lac.

 

De plus, il existe une surveillance policière de tout ce qui circule en ces eaux, et la réglementation prévoit deux mois de fermeture en Avril et Mai pour la reproduction des espèces, permettant ainsi la conservation du cheptel. Arrivés au "village" de Garf Hussein ( 3 maisons ), nous prenons place à bord de nos embarcations de pêche, que nous ne quitterons plus pendant deux semaines, et faisons la connaissance de nos guides.

 

Nous n'échappons pas a l'éternel cérémonial: l'inspection de notre matériel, et le choix des poissons nageurs. chaque guide à ses préférences, voit les choses différemment...mais tous prennent du poisson.

 

Arrivés sur place à 15h, Tim nous propose le coup du soir, mais unanimement, nous préférons bien nous préparer pour le lendemain.

 

Je prépare deux cannes, une HYPRON fil intérieur équipée d'un moulinet ABU 7000C tambour tournant, matériel destiné à la traine, et une DAM type PIKE 2,70m pour la pêche au lancer du bord.

 

Les plus gros spécimens se prennent à la traine, de plus cette technique permet de prospecter des kilomètres de rives et baies...

Les guides manœuvrent leur bateau au plus près des tombants et font le tour des innombrables îles visibles ou immergées que leur indique l'échosondeur, équipement indispensable en ces eaux. Ils nous annoncent la présence de poissons, leurs tailles et la profondeur a laquelle ils évoluent. Malgré tout cela , la pêche reste difficile car si l'échosondeur localise les poissons, il ne les mets pas au bout de l'hameçon. C'est là qu'intervient l'action de pêche dans le choix des leurres; de leurs couleurs et surtout de leur profondeur de nage et distances de traine.

 

C'est a vous de trouver la recette miracle de ces paramètres. Ici ce n'est pas comme en mer, il faut s'inquiéter des brusques changements de fond pour changer de type de leurre, changer de couleur en fonction de la luminosité ou du "changement" d'eau: dans les criques reculées, l'eau se pique et prend la teinte verte des algues microscopiques, alors qu'elle reste bleue dans le bras principal. Il faut donc sans cesse s'inquiéter de tous ces changements et ne pas traîner bêtement en attendant que cela vienne.

 

A la touche on a l'impression d'être accroché, mais on se rend vite compte que cela bouge. certains poissons viennent assez "facilement" d'autres combattent bien et sautent a notre grand plaisir. Il arrive aussi que le poisson soit vraiment difficile à remonter, car parfois il s'harponne sur le nez ou la tête lors de l'attaque du leurre.

 

L'explication du guide est que la perche frappe sa proie avant de l'engamer. les vraies émotions commencent à partir de 50 livres, cela devient un "client" sérieux qui sonde et fait des rushs de plusieurs dizaines de mètres. le grand plaisir étant de combattre sur des fils de 15 à 20lbs...oui mais lorsque l'on touche et casse sur LE poisson on regrette vite sa sportivité. Alors le bon compromis c'est de ne pas pêcher sur des fils inférieurs à 20 lbs et supérieurs à 30 lbs.

 

A 30 lbs on peut déjà voir venir....ce qui ne m'a pas empêché de casser trois fois!!! Mais aucun regret, je peste mais il faut rester sportif dans le choix de son matériel.

 

Pour les poissons nageurs, il ne faut pas s'égarer à en étaler une centaine sur le pont et passer sa journée à se demander lequel on va mettre. Il suffit de sélectionner trois ou quatre modèles dans deux ou trois coloris en floating ou sinking. Si l'on a pas foi en son matériel, on court a l'échec.

 

Une règle simple: le pêcheur opposé au tombant pêche plus profondément que son coéquipier qui lui longe le rocher. Il ne faut pas s'effrayer du fond annoncé à l'échosondeur, les poissons montent chasser en pleine eau, et les touches sur SSR 14 ne sont pas rares sur des fonds de 7 mètres.

 

En clair, coté intérieur au tombant, leurre flottant ou moyennement plongeant; côté extérieur leurre grand plongeur.

 

La deuxième technique consiste a accoster a proximité des "Hot Spots" pour y pêcher du bord. C'est sympa de se dégourdir les jambes et le reste, et c'est aussi productif. Ne pas négliger cette possibilité car les poissons au cours de la saison s'aguerrissent et réagissent au bruit du moteur. Après un ou deux passages a la traine sans résultat, malgré la présence annoncée de poissons, j'ai constaté que quelques minutes après l'arrêt du moteur, qu' il n'était pas rare d'avoir trois ou quatre touches du bord sur un même poste.

 

Du bord, n'hésitez pas a laisser descendre votre leurre profondément et ne récupérez pas trop vite, ramenez le en "jiggant" et si vous êtes accroché, ce n'est pas grave! Coupez le fil, attachez-le à un caillou avec repère, et allez pêcher plus loin. Lors du changement de poste, le bateau en repartant ira vous décrocher. En 11 jours je n'ai perdu que deux leurres sur le fond et trois sur les poissons.

 

La troisième technique très voisine de la deuxième, c'est le drift, c'est à dire dériver sur le poste, moteur coupé, et pêcher du bateau.

 

Pour ces pêches du bord en en drift, il est impératif d'opérer avec des leurres sinking et d'attendre parfois cinquante secondes ou plus afin qu'ils plongent suffisamment avant de commencer leur récupération.

 

Voila en synthèse les différents aspects de la pêche sur le Lac Nasser.

 

 

Voyages de Pêches   Sept/Oct 98